- fier-à-bras
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• XIVe; du n. pr. d'un géant sarrasin des chansons de geste, p.-ê. de fera bracchia « bras redoutables », d'apr. fier♦ Vieilli Fanfaron. ⇒ matamore. Des fiers-à-bras. « On se tient à égale distance de la fanfaronnade et de la mièvrerie. Ni fier-à-bras, ni joli cœur » (Hugo).fier-à-brasn. m.d1./d Fanfaron.d2./d (Québec) Homme robuste et batailleur. Des fiers-à-bras.⇒FIER-À-BRAS, subst. masc.Fam., péj. Homme qui fait étalage d'exploits imaginaires, en simulant la bravoure. Synon. bravache, fanfaron, matamore, rodomont (littér.). C'était un jeune officier nommé Haye, doux, timide, faisant de petits sonnets, un peu le jouet des fiers-à-bras de garnison (BARRÈS, Scènes et doctr., t. 2, 1902, p. 137). Un noble avait fait rosser Voltaire et je serais cravaché, peut-être, par un capitaine, ancien fier-à-bras de jardin public (SARTRE, Mots, 1964, p. 134).— P. ext. Homme sans compétence particulière qui se donne des airs avantageux, plastronne. Synon. crâneur, poseur. Ils [nos grands messieurs] ne savent que dire :« Production! Prospérité! » Ils ne vont pas plus loin. Le chemin est dangereux. Ces fiers-à-bras marchent sur des œufs (ALAIN, Propos, 1930, p. 924). Tant de fiers-à-bras de la truelle et du pinceau (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 158).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. Ca 1330 Fierabraz « fanfaron » (G. de Roussillon, éd. E. B. Ham, 4650). Tiré de Fierabras, nom propre d'un géant sarrasin des chansons de geste; titre d'une chanson de geste de ca 1180 du nom du héros. L'étymol. du mot est controversée : la trad. lat. fera brachia « bras redoutables » du moy.-âge, est peut-être une interprétation de savant (v. l'éd. de A. Krœber et G. Servois, pp. XI-XII). Fréq. abs. littér. :14. Bbg. KOENIG (V.-F.). The Etymology of Fierabras. Mod. Lang. Notes. 1956, t. 71, pp. 356-357.
fier-à-bras [fjɛʀabʀɑ] n. m.ÉTYM. XIVe; du n. propre d'un géant sarrasin des chansons de geste (XIIe, XIIIe), p.-ê. formé sur fera bracchia « bras redoutables », d'après fier, fière ou (Guiraud) sur l'impératif de férir « frapper ».❖♦ Fanfaron qui cherche à se faire craindre sans être même courageux. ⇒ Bravache, casseur, matamore, rodomont. — Des fier-à-bras ou des fiers-à-bras.1 De notre Fiérabras il s'est mis au service (…)Corneille, l'Illusion comique, II, 10.2 (…) mon intention était de devenir un petit fier-à-bras, un tranche-montagne comme messieurs du bel air (…).Th. Gautier, Mlle de Maupin, VII.3 Quand on est un véritable homme, on se tient à égale distance de la fanfaronnade et de la mièvrerie. Ni fier-à-bras, ni joli cœur.Hugo, les Misérables, IV, VIII, VII.
Encyclopédie Universelle. 2012.